La tragédie japonaise

Edito: 21 mars 2011

Le Japon vit, depuis 10 jours, une des plus grandes tragédies de son histoire. Il convient de rappeler que le premier drame du Japon, c’est un séisme d’une ampleur hors norme, et un tsunami d’une puissance colossale équivalente, dans ses effets matériels, à plusieurs bombes atomiques. Cinq mille morts, deux mille blessés, dix mille disparus; voilà le bilan, hélas provisoire, du séisme. Face à la violence du cataclysme, à l’ampleur de la catastrophe, la dignité du peuple japonais force le respect.A ce drame, s’ajoute l’incertitude nucléaire. Le tsunami, plus haut et plus intense que les pires prévisions, a provoqué l’arrêt des systèmes de refroidissement des réacteurs nucléaires. Les systèmes de sécurité, pourtant redondants, ont tous été neutralisés par la vague, hors norme, qui a frappé le Japon.La situation n’est toujours pas maîtrisée à la centrale de Fukushima Daichi.

La priorité est donc, avant toute chose, au soutien des japonais durement frappés, encore dans l’incertitude. Néanmoins, face à ces événements, la tentation de réagir à chaud est grande, sous la pression de l’émotion, voire pour certains, de la passion, parfois indécente dans son expression.
Il convient de saluer ici la prise de recul d’une grande majorité de la classe politique française. Dans une société, et une information, de plus en plus dominées par l’émotion, cette prise de recul est indispensable, car intrinsèque à l’exercice du métier de dirigeant, de l’exercice du pouvoir, qu’il s’agisse de la sphèrepolitique, industrielle, ou civile.Quoique l’on dise, quoique l’on fasse, le risque zéro n’existe pas.
Bien sûr, rien ne sera comme avant et il faudra débattre de nouveau avant de prendre des décisions. Mais auparavant, il faudra accorder l’attention et le temps suffisants à l’analyse, à la connaissance précise de l’enchainement des causes et des conséquences, à faire la part des choses entre ce qui est spécifique à la situation sismique particulière du Japon, et ce qui est spécifique à notre pays, aux choix ou voies de progrès qui s’imposeront. Evidemment, à long terme, les enjeux dans tous les domaines, économiques, environnementaux, de santé publique, sont énormes. Toute décision, quelle qu’elle soit, devra être mûrement analysée, mesurée, pesée dans toutes ces dimensions; elles seront lourdes de conséquences. Cela ne peut se faire à chaud, dans l’émotion. Il conviendra de trouver la voie du milieu: progresser encore en termes de sûreté, sans remettre en cause les avantages environnementaux et économiques du mix électrique de la France.
Mais pour l’heure, la priorité est au soutien au Japon. Les entreprises françaises, rassemblées au sein de l’UFE, se sont engagées fortement dans cette voie, essentielle. L’UFE rend hommage au peuple japonais, salue ses morts et l’assure de son soutien.