18 janvier 2013
Ce n’est pas l’électricité qui plombe notre compétitivité industrielle !


Edito: 21 janvier
Avec une conjoncture économique plus que morose et des annonces régulières de fermeture d’usines, il est courant de rechercher un «bouc émissaire». En l’occurrence, le prix de l’énergie est souvent évoqué comme un facteur structurant de la compétitivité industrielle, pour justifier ensuite la menace de délocalisation des instruments de production. Pourtant, en ce qui concerne l’électricité, nous sommes loin de constater la cohérence entre ces deux facteurs.
En effet, si on compare la France et l’Allemagne, alors qu’Outre-Rhin, le prix de l’électricité aux entreprises est officiellement 60% plus élevé qu’en France, la part de la production industrielle allemande dans le PIB s’établit à 27%, pour seulement 19% chez nous. En fait, le véritable problème de compétitivité lié à l’énergie se situe au niveau macro-économique. Ce sont les 65 Mds d’euros de déficit énergétique dans notre balance commerciale qui impactent dramatiquement la compétitivité française et doivent donc être considérés comme l’axe d’effort prioritaire. En effet, cette dépendance fait qu’il est impossible d’alléger les systèmes de taxes qui pèsent sur la consommation d’énergie dans son ensemble, sous peine d’aggraver encore plus ce déficit.
Pourquoi ça augmente?
Ceci n’empêche pas de prendre évidemment en considération les hausses de prix prévisibles et leurs causes. Ainsi, concernant la hausse des combustibles, si celle-ci ne touche que très peu le secteur électrique, elle risque d’affecter encore plus les secteurs utilisant massivement des hydrocarbures. En revanche, il est clair que le maintien du système électrique en état de fonctionnement implique des investissements qui impacteront les prix de vente de l’électricité.
D’autres éléments, liés aux orientations et objectifs de politique énergétique, vont jouer aussi sur l’évolution des prix: le financement de la précarité énergétique, le financement des actions d’efficacité énergétique qui pèse sur les fournisseurs d’énergie, et surtout celui du développement des énergies renouvelables, qui risque, en plus, de dégrader encore notre balance commerciale, faute de filière industrielle tricolore pour répondre à la demande d’équipement.
Prix de l’électricité: un impact limité sur l’industrie
Pour autant, il faut quand même considérer que les prix de l’électricité ont un impact limité sur l’industrie française. Seuls 6 secteurs sont vraiment concernés, c’est-à-dire ceux pour qui les dépenses d’électricité sont supérieures à 1% du CA. Il s’agit de la sidérurgie, des métaux non ferreux, de la chimie, du ciment, du papier, et des fonderies. Pour le reste de l’industrie, ainsi que pour le tertiaire, le poids du prix de l’électricité n’est pas structurant. De plus, alors même que l’électricité reste moins chère en France que chez une grande partie de ses voisins européens, les consommateurs bénéficient de mesure limitant l’impact des hausses de prix (contrats spéciaux ou intermédiation de type Exeltium; facturation du Turpe limitée au transport pour les électro-intensifs; plafonnement de la CSPE pour les gros acheteurs d’électricité).
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