21 avril 2014
Transition énergétique : soyons pragmatiques, pas dogmatiques !
Manuel Valls et Ségolène Royal l’ont clairement dit : le projet de loi sur la transition énergétique sera articulé autour d’une «stratégie bas carbone». L’UFE s’en réjouit puisque c’est le fondement même de toute transition énergétique. (…)
Mais n’oublions pas que la France doit surtout relever d’autres défis : ceux de sa compétitivité et de son indépendance énergétique. C’est pourquoi l’UFE propose six orientations-clés qui permettraient de lutter efficacement contre le dérèglement climatique, mais aussi de contribuer à la renaissance industrielle et économique de la France et de faire de cette dernière un modèle pour les autres pays à la veille de la COP21.
Alors que le projet de loi devrait être présenté en Conseil des ministres «avant l’été», pour un débat au Parlement dès l’automne, Premier Ministre et Ministre de l’Energie ont donc réaffirmé que le texte se fondera sur une approche bas carbone pour lutter contre le changement climatique. Dès lors, l’urgence est de lutter contre les gaz à effet de serre et, plus encore, de réduire les émissions de CO2. Autrement dit, notre pays doit intensifier beaucoup plus ses efforts en matière de réduction des consommations d’énergie carbonée. Là est le véritable fondement d’une stratégie bas-carbone. L’UFE propose ainsi de fixer des objectifs ambitieux en matière de réduction de la demande de pétrole : -30% en 2030 et -80% en 2050.
S’appuyer sur nos atouts
Trop souvent, au nom de la lutte contre le changement climatique, on se trompe d’objectif et de combat pour notre pays. Alors que la France n’émet que 1% des émissions totales dans le monde, on s’obstine à la ranger dans la catégorie des « peux mieux faire » ! C’est, au mieux, méconnaître nos points forts ; au pire, c’est carrément les renier ! Or, dans ce combat, la France dispose d’atouts sur lesquels elle doit s’appuyer pour se bâtir un nouveau modèle de croissance : l’absence d’émissions de son parc électrique, sa filière énergétique composée de géants industriels et de PME innovantes reconnus dans le monde entier, ses exportations d’électricité qui contribuent à réduire le déficit de la balance commerciale. A l’heure où la priorité absolue, pour la France, est de relancer notre industrie et notre économie, de grâce, soyons fiers de ce que nous avons su d’ores et déjà bâtir sans avoir la réussite honteuse!
L’électricité, vecteur de compétitivité
En 2015, la France accueillera la Conférence internationale sur le Climat (COP 21). Ce grand rendez-vous à Paris offre une opportunité à ne pas manquer pour faire progresser les négociations internationales sur le climat afin d’aboutir à un partage équitable de l’effort.
Ainsi, la politique énergétique et climatique de la France doit tenir le plus grand compte de son environnement européen et international pour préserver sa compétitivité. Car ne nous voilons pas la face : l’Europe est une zone d’énergie chère comparée à ses principaux concurrents, les Etats Unis et la Chine, qui disposent de ressources fossiles abondantes et bon marché. La politique de transition énergétique en France doit viser une croissance durable. La décroissance n’est pas une option. Elle aggraverait l’ampleur du chômage, accentuerait la désindustrialisation, condamnerait notre système de protection sociale à l’éclatement et notre pays au déclin. C’est pourquoi l’UFE recommande de promouvoir l’énergie, et tout particulièrement l’électricité, comme un vecteur de la compétitivité de la France, en préservant et renforçant les champions industriels du secteur énergétique, fer de lance de la France à l’international et en favorisant l’émergence de nouvelles filières industrielles liées en particulier aux ENR, à l’efficacité énergétique, aux services à l’énergie. Depuis plus de vingt ans déjà, la France améliore constamment son intensité énergétique. L’UFE rappelle donc qu’il faut poursuivre et amplifier encore nos efforts en matière de recherche et développement dans l’énergie pour favoriser ainsi les progrès techniques qui permettront de consommer moins d’énergie pour plus de productivité et de confort.
Qui trop se hâte …reste en chemin
Enfin, gardons présent à l’esprit qu’une politique de transition énergétique s’inscrit nécessairement dans le temps long parce que les effets de parc sont considérables dans les infrastructures de production et de réseaux et parce que de nombreux verrous technologiques doivent être levés pour progresser. Vouloir aller trop vite en s’affranchissant des contraintes du réel pour appliquer une vision idéologique préconçue, c’est condamner notre pays à un échec coûteux. Un luxe que nous ne pouvons pas nous offrir !
La situation très dégradée des finances publiques de la France et la fragilité de notre économie imposent de conduire la transition énergétique souhaitée de manière pragmatique et par étapes, en étant attentif aux politiques suivies dans les pays concurrents, avec une vision réaliste du calendrier, en privilégiant les solutions qui ont le meilleur rapport coût-efficacité, et en procédant à des bilans périodiques pour corriger la trajectoire si nécessaire.
L'observatoire de l’industrie électrique en parle
observatoire-electrique.frPrésentation de l'UFE
L’Union Française de l’Électricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et des effacements, et du pilotage des consommations.
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