28 juin 2010
Retour à l’industrie
edito: du 28 juin au 12 juillet 2010
Henri GUAINO, Gérard MESTRALLET, Henri PROGLIO, Dominique MAILLARD, Luc POYER… et tous les experts présents au Colloque annuel de l’UFE le 22 juin, l’ont exprimé: l’électricité est une énergie incontournable du 21ème siècle. Pour en préserver la compétitivité à long terme, il faut, dès à présent, se donner les moyens d’investir et d’innover, pour faire de la filière le fer de lance industriel de la France dans le monde.
Inaugurant le Colloque annuel de l’UFE, Henri GUAINO, Conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a d’emblée planté le décor en soulignant les atouts de l’industrie électrique française et en rappelant la nécessité pour la France de conserver son avance technologique, industrielle et commerciale: «le temps des politiques publiques industrielles est revenu» a-t-il déclaré. Dans un environnement où la crise économique a montré les limites du «tout marché financier» il est urgent de reconstruire une filière industrielle qui permette de franchir les mutations écologiques et techniques auxquelles la société doit faire face désormais. Dans ce rendez-vous historique, «l’énergie, et plus particulièrement l’électricité, seront au cœur de l’économie et de la société. La France doit prendre de l’avance pour conquérir les nouveaux marchés qui se profilent dans le monde avec, notamment, le renouveau du nucléaire».
Diversifier les acteurs et les offres
Un discours que n’a pas renié Gérard MESTRALLET qui a rappelé qu’en dix ans, GDF SUEZ a su se hisser au rang d’acteur industriel français majeur dans le monde. Si, en France, il occupe le second rang derrière EDF, GDF SUEZ est, aujourd’hui, le groupe «qui contribue le plus au développement des capacités de production électrique dans le pays» avec notamment, ces dernières années, la construction de plusieurs centrales à cycle combiné. Parallèlement, le groupe est déjà leader dans les renouvelables. En proposant de réaliser, dans la vallée du Rhône, un réacteur alternatif à l’EPR – l’ATMEA – Gérard MESTRALLET, en écho aux propos d’Henri GUAINO, rappelle qu’il peut être utile pour la France d’avoir plusieurs acteurs dans la filière nucléaire, ainsi qu’une gamme élargie de produits pour pouvoir satisfaire toutes les typologies de clients dans le monde intéressés par du nucléaire dans leur mix énergétique.
Favoriser les investissements
Opérateur majeur du secteur énergétique européen, E.ON France est, bien entendu, lui aussi sensible à la possibilité de diversifier son portefeuille à l’amont en France, notamment dans le nucléaire et l’hydraulique. Rappelant que d’ici 2030, la moitié du parc européen devra être renouvelé, Luc POYER a insisté sur la nécessité que «tous les états créent les conditions favorisant les investissements, au travers d’une réglementation stable et claire ainsi que d’une ouverture progressive des différents marchés». Dans la droite ligne de la thématique du Colloque de l’UFE, Luc POYER a, par ailleurs, souligné l’aspect fondamental de la R&D pour l’avenir énergétique, expliquant les investissements majeurs de son groupe dans le thermique propre en particulier, mais aussi dans des projets de réacteurs nucléaires de type KERENA, en partenariat avec AREVA.
Sécuriser des besoins grandissants
Autre acteur incontournable du secteur, RTE, par la voix de Dominique MAILLARD, a porté un message supplémentaire autour des investissements: celui de l’acceptabilité de certains ouvrages par la population qui ne sait pas toujours apprécier l’utilité de leur implantation. Or «il est indispensable de faire comprendre que chaque infrastructure est nécessaire au maintien de la sécurité d’alimentation des régions et du pays en général» a-t-il insisté, prenant l’exemple des interconnexions existantes avec l’Espagne qui ont permis, lors de la tempête Klaus, de maintenir le courant dans le Sud Ouest de la France. Pour RTE aussi, les années à venir seront dédiées à des investissements massifs en vue de renforcer les réseaux de transport d’électricité, afin d’accueillir les énergies intermittentes ou les nouvelles productions de type EPR, de renforcer aussi les interconnexions, et de renouveler le parc.
Prioriser les investissements
La courbe des investissements sera aussi à la hausse côté réseaux de distribution. Michèle BELLON l’a rappelé: c’est un véritable défi pour ERDF confrontée, ces dernières années, à un allongement des temps de coupure et à des aléas climatiques de plus en plus fréquents et violents. Désormais, «nous devons prioritairement investir dans la sécurisation des réseaux afin de préserver l’équilibre offre/demande» a expliqué Michèle BELLON.
Construire une ambition industrielle et sociale
«C’est sur les deux piliers essentiels que sont les RH et la R&D que se construit une ambition industrielle pour une entreprise» a, pour sa part, souligné Henri PROGLIO. C’est, pour lui, d’autant plus vital que nous vivons une ère de rupture. Raréfaction des ressources, densification de la population mondiale, concentration urbaine de plus en plus forte: le monde de demain sera un monde urbain où les enjeux, pour l’industrie électrique et énergétique, s’étendent de l’amont à l’aval. Henri PROGLIO résume sa conviction: «si EDF a les compétences technologiques et les ressources humaines, alors le groupe pourra répondre à ces besoins. Maintenir les compétences, transmettre le savoir, c’est assurer le développement d’une entreprise et être un acteur engagé socialement».
’intervention de ces grands patrons de la filière électrique au Colloque de l’UFE a mis en perspective, encore une fois, le caractère stratégique de ce secteur créateur de valeur et d’emplois sur le long terme pour notre pays. Dans sa conclusion, Henri GUAINO en a résumé l’esprit de façon incantatoire: «il faut replacer l’industrie au cœur de nos sociétés pour les sortir de l’impasse financière dans laquelle elles sont plongées aujourd’hui».
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observatoire-electrique.frPrésentation de l'UFE
L’Union Française de l’Électricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et des effacements, et du pilotage des consommations.
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