Prévoir demain

edito: 11 octobre 2010

L’énergie, et en particulier l’électricité, est devenue un besoin vital. Elle est synonyme d’activité économique et d’emplois. Lorsqu’on sait qu’1,8 milliard d’habitants dans le monde n’a pas encore accès à l’électricité aujourd’hui et que, d’ici 2050, la population passera de 6 à 9 milliards, on mesure la demande croissante en énergie qui va en découler. Une demande qu’il faut, d’ores et déjà, anticiper et pour laquelle la France dispose d’atouts indéniables pour y répondre.

Prévoir demain, c’est organiser et planifier les énormes besoins à venir du marché mondial de l’énergie et faire en sorte que cela s’inscrive dans une perspective de décarbonisation maximale des sources d’énergie. Pour répondre à ces besoins croissants et à cette exigence d’énergie propre, la France dispose d’atouts certains, et le rayonnement de sa filière électrique est significatif à l’international. Désormais, alors que la concurrence de certains pays devient plus forte comme on l’a vu lors du marché des réacteurs nucléaires d’Abu Dhabi au printemps dernier, l’objectif est de consolider et de développer cette présence industrielle française hors de nos frontières. Lors du Colloque de l’UFE, le 22 juin dernier, Henri GUAINO l’a résumé en une phrase: «l’équipe de France est composée de grands champions…ils doivent désormais poursuivre une coopération sans faille pour asseoir le rayonnement et l’expansion de l’industrie électrique française à l’international». Un point de vue partagé par tous et que résume Henri PROGLIO, PDG d’EDF «l’enjeu est de conserver une longueur d’avance, c’est-à-dire d’investir fortement en recherche et développement pour avoir des technologies et des approches innovantes à proposer à ces nouvelles grandes puissances (ndlr: la Chine, l’Inde …)».

Garder une longueur d’avance

Toutes les filières de production sont concernées: nucléaire, hydraulique, thermique propre, énergies renouvelables: partout, la France dispose d’entreprises d’envergure nationale et mondiale et d’un savoir-faire technologique reconnu. Par exemple, avec GDF SUEZ, la France a un acteur qui n’est pas seulement fournisseur d’énergie mais aussi un fournisseur de services énergétiques capable de s’adapter au changement profond de société, dans un système à la fois de croissance de la demande et d’économie d’énergie. Sa présence historique dans les pays émergents, où la demande est en pleine croissance, lui permet de développer aujourd’hui fortement cette double compétence.

Diversifier l’offre

Plus spécifiquement, pour la filière nucléaire dont le renouveau s’inscrit un peu partout dans le monde, la volonté des pouvoirs publics en France est clairement exprimée dans le Rapport Roussely publié le 27 juillet dernier: coordonner l’ensemble des métiers en s’appuyant sur la compétence d’exploitant et d’architecte–ensemblier d’EDF, pour installer la France dans le monde, diversifier l’offre française à l’export en élargissant la gamme de produits pour être en capacité de répondre à la diversité des besoins des clients. Ainsi, si le potentiel de l’EPR sur les marchés internationaux est certain et non remis en cause malgré certains aléas rencontrés en Finlande et en France, d’autres types de réacteurs seront certifiés comme l’ATMEA conçu par AREVA et MITSUBISHI, d’une puissance inférieure (environ 1000 MW), plus adaptée à la taille de certains pays. Dans un entretien accordé mardi 28 septembre au quotidien ENERPRESSE, le Président de GDF SUEZ, Gérard Mestrallet, se dit d’ailleurs convaincu que l’ATMEA serait «un formidable vecteur d’exportation pour le secteur énergétique français».

A suivre donc …