06 janvier 2014
Performance énergétique de la France : quand la reconnaissance vient de …l’étranger !
En décembre 2012, le World Economic Forum, avec la collaboration d’Accenture, a publié « The Global Energy Architecture Performance Index 2013 ». Un an plus tard, l’Institut Choiseul, cette fois-ci en collaboration avec KPMG, vient de publier le « Choiseul Energy Index 2014 ». Deux approches a priori sensiblement les mêmes mais, au final, deux classements radicalement différents pour la France. Bonne élève pour le WEF, elle n’apparaît plus qu’au 12ème rang pour l’index Choiseul/KPMG…
L’étude annuelle du World Economic Forum vise à déterminer pour 105 Etats le niveau d’évolution des trois grands objectifs que chaque système énergétique se doit de poursuivre, à savoir : permettre la croissance économique et le développement, tout en respectant durablement l’environnement, et en assurant l’accès universel à l’énergie et la sécurité d’approvisionnement. Pour suivre l’évolution de ces indicateurs, le WEF réalise donc tous les ans l’EAPI (Energy Architecture Performance Index) qui doit permettre aux décideurs de mieux piloter leur action dans le cadre d’un système énergétique mondial en pleine transition. Sur la base de ces trois critères, le classement mondial donne un trio de tête entièrement européen avec dans l’ordre la Norvège, la Suède et…. la France ! Les pays d’Europe emblématiques des politiques « vertes » sont loin derrière avec la 8ème place du Danemark et la 14ème de l’Allemagne. Les USA sont 55ème, derrière la Pologne (37ème) et le Canada (23ème), mais devant la Chine (74ème). Au-delà de cette place prestigieuse, la France se classe seconde, juste derrière la Suède, sur le critère de la politique énergétique «respectant l’environnement».
D’une étude à l’autre, la dégringolade pour la France !
L’Index établi par l’Institut Choiseul/KPMG, quant à lui, a pour cible de classer 146 Etats par ordre de compétitivité énergétique, en utilisant également un triple critère : la qualité du bouquet énergétique, la qualité, disponibilité et accès à l’électricité, et enfin, l’Empreinte environnementale. La synthèse de ces critères consiste à considérer qu’un Etat est compétitif énergétiquement « si par ses choix politiques, il offre un mix énergétique équilibré, propose une électricité disponible et accessible, tout en maîtrisant l’impact de ses choix sur son environnement ». Sur cette base, le classement de cet index donne la Norvège première et la Suède deuxième. Par de problème jusque-là, tout est cohérent avec le WEF. Mais c’est pour la troisième place que cela se complique, car c’est le Danemark, et non plus la France, qui est l’heureux élu, les USA étant 4ème (contre une 11ème place l’année dernière), ex-aequo avec le Canada. Quant à la France, elle se trouve à la…12ème place (alors qu’elle était 9ème en 2012), juste devant l’Allemagne (13ème ).
Pourquoi un tel écart ?
Pour essayer de comprendre cet écart de classement entre les deux index, il est nécessaire d’examiner plus en détail les paramètres du classement de l’Institut Choiseul. Cela commence par la « qualité du bouquet énergétique » où la France est 83ème, compte tenu du fait que l’un des critères est la part de pétrole dans le mix énergétique, alors que, curieusement, la part du charbon dans ce mix n’a pas été retenue. Du coup, les USA et la Chine sont classés largement devant la France. Mais c’est surtout au niveau « empreinte environnementale » que la surprise nous attend. Classée deuxième par le WEF, la France est ici 66ème ! Et elle se trouve derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni, 40èmes ex-aequo, mais surtout derrière le Danemark qui est 9ème. Un début d’explication vient du fait que l’hydraulique n’est pas comptée comme énergie renouvelable, mais ce qui est encore plus interpellant c’est que, dans le calcul, figurent les émissions de CO2 par habitant, critère pour lequel la France est pourtant bien plus performante que les trois pays cités ci-dessus ! Dommage donc que la performance énergétique de notre pays qui, depuis plus de vingt ans, a amélioré constamment son empreinte carbone, soit reconnue par des organisations mondiales, mais ignorée par un think tank…hexagonal.
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