26 février 2017
Observatoire de l’industrie électrique : un peu de pédagogie autour de la facture énergétique
Mercredi 22 février, à l’occasion de la refonte du site de l’Observatoire de l’Industrie Electrique (OIE), l’UFE a invité plusieurs personnalités du monde de l’énergie à débattre de l’impact de la transition énergétique sur la facture des consommateurs. Le grand nombre de participants et la richesse de la discussion illustrent la très forte attention portée à cette question, et rappelle si besoin en était l’importance de conduire toute politique énergétique de façon la plus efficiente possible.
Pour poser les termes du débat, quelques grandes lignes de la dernière note de conjoncture de l’OIE ont été présentées. Cela a permis de rappeler en particulier que la facture énergétique, qui représente en moyenne 2 860 € pour les ménages et près de 6 % de la valeur ajoutée des industriels, dépend à la fois des prix des énergies et des volumes consommés, et que les deux facteurs sont donc à considérer. Concernant les prix des énergies, ils sont constitués d’une part fourniture d’énergie proprement dite, d’une part acheminement et d’une part fiscalité, et les politiques publiques peuvent avoir un impact sur chacune de ces composantes.
Des prix à la hausse et des quantités d’énergies consommées à la baisse
Virginie Schwarz, directrice de l’énergie à la DGEC, a d’abord souligné l’importance du travail de pédagogie, tel que celui effectué par l’OIE, pour expliquer quels sont les paramètres qui influent sur la facture énergétique et quelles conséquences pouvaient avoir les politiques publiques. La transition énergétique nécessite ainsi d’importants investissements – dans la production, dans les réseaux – qui ont tendance à renchérir la facture mais qui peuvent être compensés pour les consommateurs par de moindres quantités consommées grâce à l’efficacité énergétique. De plus, la DGEC estime que l’impact économique de la transition énergétique sera positif sur la richesse nationale et les emplois, ce qui devrait faire augmenter le « reste à vivre » pour les ménages, une fois déduites les dépenses d’énergie.
Fabrice Boissier, directeur général délégué de l’ADEME, a précisé que leurs modélisations montraient une baisse du reste à vivre dans les premières années de la transition énergétique, en raison des investissements à mener, et une hausse dans les années suivantes, quand les effets en particulier de l’efficacité énergétique se font sentir.
Jean Gaubert, médiateur national de l’énergie, a jugé qu’il ne fallait pas faire croire que les prix baisseraient mais au contraire bien anticiper les conséquences des hausses à venir, devant lesquelles tous les consommateurs ne sont pas égaux. Il a appelé à ce que les actions d’efficacité énergétique à destination des ménages en situation de précarité énergétique soient plus efficaces.
La fiscalité, un outil à la main des pouvoirs publics
Christian de Perthuis, professeur à l’université Paris-Dauphine, a souligné que les aides publiques pouvaient être très largement améliorées. Pour lui, comme pour Jean Gaubert, elles génèrent en effet des effets d’aubaine très importants, c’est-à-dire une faible influence sur le comportement des ménages, rarement guidé par un calcul économique. Il est donc essentiel d’accompagner les décisions fiscales par un discours politique sur l’objectif poursuivi. La contribution climat énergie devrait par exemple être plus fortement expliquée et assumée comme un outil de fiscalité écologique visant l’atteinte du facteur 4 en 2050, afin de poursuivre son augmentation même quand les cours des hydrocabures remonteront.
Interrogée sur cette question par Christine Goubet-Milhaud, présidente de l’UFE, Virginie Schwarz a également évoqué l’importance du message politique en accompagnement des décisions fiscales. C’est ainsi que la lutte contre le changement climatique se traduit par la contribution climat énergie mais aussi par le financement des énergies renouvelables, assis désormais sur les consommations d’énergie les plus carbonées.
De la facture énergétique à la dimension sociale de la transition énergétique
Le débat avec la salle s’est porté plus globalement sur l’acceptabilité de la transition énergétique, question qui recouvre l’évolution de la facture énergétique mais aussi les conséquences sociales de cette transition. Fabrice Boissier a rappelé que la politique énergétique était accompagnée d’outils de politique industrielle comme le Programme des Investissements d’Avenir, qui soutient l’innovation et la prise de risque sur le territoire national.
Selon Christian de Perthuis, la transition énergétique va créer des emplois et en détruire d’autres. Au-delà de l’évaluation du solde net entre les deux, la sensibilité du sujet réside dans le fait que les emplois créés et les emplois détruits ne sont pas de même nature et ne concernent pas les mêmes entreprises. Pour Virginie Schwarz, il faut effectivement regarder les conséquences sur les différents secteurs concernés et aussi sur les territoires. Elle a souligné que beaucoup de travail restait à faire pour anticiper et accompagner toutes les transitions et les reconversions, et qu’un travail mené en particulier avec l’UFE serait mené pour avancer sur ces questions.
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L’Observatoire de l’Industrie électrique est un site de référence géré et alimenté par l’Union Française de l’Electricité, l’association professionnelle du secteur de l’électricité. L’Observatoire de l’Industrie électrique a pour ambition d’éclairer les enjeux et le rôle de l’électricité dans la société française et européenne. L’observatoire rassemble :
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