04 novembre 2013
Concilier efficacité énergétique et croissance de la demande
Philippe Martin et Cécile Duflot viennent de signer officiellement, le 31 octobre dernier, la Charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés. Si les solutions existent d’ores et déjà sur le plan technologique, une inconnue demeure : celle de leur diffusion de masse et de leur coût. Un enjeu d’autant plus important que la demande en énergie va continuer de croître à l’horizon 2050…
Comme l’ont souligné, lors du dernier Colloque de l’UFE, plusieurs intervenants à la table ronde consacrée à la demande d’énergie, la bataille de l’efficacité énergétique se jouera essentiellement sur le terrain de l’adhésion des consommateurs particuliers. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que les technologies pour mieux consommer sont d’ores et déjà connues et maîtrisées par les professionnels. Tout l’enjeu pour les filières est désormais d’arriver à industrialiser et massifier la démarche « efficacité énergétique ». Sur un segment complètement atomisé qui représente des millions de décisions individuelles, cela signifie un effort colossal non seulement en termes d’effectifs, mais aussi en termes de qualification professionnelle pour accomplir des travaux techniques spécifiques.
Comment faire franchir le pas aux consommateurs ?
Autre enjeu de taille, celui du financement de l’efficacité énergétique par les ménages. Alors que l’objectif fixé par le Président de la République est de 380 000 rénovations énergétiques par an dans le logement privé, comment financer les quelque 7,5 Mds€ annuels que cela représente ? Le rapport présenté par la CDC Climat propose ainsi la création d’un fond national de garantie qui serait adossé à des prêts – sans bonification de la part de l’Etat afin d’éviter de peser sur les finances publiques – aux particuliers accordés à des conditions proches de celles des prêts immobiliers. Reste la question de faire franchir le pas aux clients. Plusieurs options selon les acteurs : via un signal-norme le moins coercitif possible à l’égard des propriétaires-bailleurs mais néanmoins efficace comme le suggère la CDC Climat, ou par des campagnes de stimulation massive auprès des concitoyens comme celle engagée depuis quelques semaines par l’Ademe, par exemple …
Une demande en énergie toujours croissante
Une chose est certaine : quels que soiant les efforts en matière de maîtrise de l’énergie, la demande va continuer de croître dans les prochaines décennies. En particulier, les consommations d’électricité resteront importantes pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce que la France sera à l’horizon 2050 l’un des pays les plus peuplé d’Europe (comparativement, l’Allemagne va voir sa population décroître de 30%). Ensuite, parce qu’il va falloir répondre aux besoins de l’économie numérique et de l’industrie. Enfin, parce que si la France veut répondre au défi climatique, elle doit transférer massivement les usages actuels du fioul et du pétrole dans le bâtiment et les transports routiers vers l’électricité bas carbone et le gaz, nettement moins émetteurs de CO2.
Le progrès technique, moteur de la réduction de l’intensité énergétique
Au-delà de ces trois paramètres qui vont influer fortement sur la demande d’électricité, il faut aussi savoir que la croissance économique est toujours corrélée au progrès technique, et que c’est ce dernier qui permet de réduire l’intensité énergétique de l’économie.
L’UFE a ainsi modélisé dans sa dernière étude plusieurs hypothèses d’évolution de la demande finale d’énergie selon différents scénarios de progrès technique d’ici 2050. Que l’on se place dans une hypothèse sans aucun progrès technique ou dans une configuration d’extrême avancée technologique, compte tenu du fait que la France a constamment réduit son intensité énergétique depuis 30 ans, on s’aperçoit que le véritable challenge réside avant tout dans la capacité à maintenir ce rythme historique d’amélioration de l’intensité énergétique du pays.
Comme l’ont souligné plusieurs intervenants au Colloque de l’UFE, faire de l’efficacité énergétique ne signifie pas pour autant produire moins d’électricité. L’objectif est avant tout de privilégier les « bonnes » consommations d’électricité en encourageant les transferts d’usages. Un moyen de créer de l’activité, de la valeur et d’améliorer la balance commerciale du pays.
L'observatoire de l’industrie électrique en parle
observatoire-electrique.frPrésentation de l'UFE
L’Union Française de l’Électricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et des effacements, et du pilotage des consommations.
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