28 avril 2014
Commission d’enquête de l’AN relative aux coûts de la filière nucléaire : l’UFE auditionnée
Dans le cadre des auditions de la Commission d’enquête relative aux coûts du nucléaire, l’UFE a eu l’occasion, par l’intermédiaire de son Président, de rappeler le 17 avril qu’elle était sa vision des enjeux de la transition Energétique…
L’objectif de la France est de progresser dans la mise en œuvre d’une politique bas-carbone. Cet objectif est reconnu unanimement par tous les acteurs de la transition énergétique et il s’agit donc, dans la perspective du grand rendez-vous de la COP 21, de faire de la France « la vitrine des politiques bas carbone », alors même que le GIEC vient de tirer la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation au niveau mondial.
Pour ce faire, elle peut d’ores-et-déjà d’appuyer sur une performance de tout premier rang, avec 6,3 T d’émissions de CO2 par tête d’habitant, ce qui la place en tête des grands Etats-Membres de l’UE, loin devant l’Allemagne avec ses 10,5T. La baisse de nos émissions a atteint 13 % sur les 20 dernières années, performance largement due à une électricité quasi totalement décarbonée grâce à un parc hydro-nucléaire qui en assure plus de 90 % de la production.
Réduire nos consommations de pétrole
Pour progresser, il faut donc maintenant cibler les sources les plus importantes d’émissions tant en énergies qu’en usages. Or, il apparait que 60 % des émissions proviennent de l’utilisation de produits pétroliers, essentiellement pour le transport (70%) et pour le chauffage au fioul des bâtiments (20 %). La poursuite de la politique bas carbone en France passe donc clairement par la diminution des consommations de produits pétroliers. Pour y parvenir il faut travailler sur deux axes : le premier consiste à renforcer nos efforts dans le domaine de l’intensité et de l’efficacité énergétiques en soutenant la diffusion des innovations techniques dans ce domaine et surtout en privilégiant les actions pertinentes à la fois économiquement et en termes de niveau d’émission. Le second consiste à réorienter les consommations liées au transport et au chauffage des bâtiments vers des énergies faiblement ou totalement décarbonées. Ces transferts d’usage peuvent se faire en particulier en faveur de l’électricité ou des EnR non électriques
Pas de combat stérile entre ENR et nucléaire
Pour soutenir ces axes, nous pouvons nous appuyer sur nos champions nationaux – qu’il s’agisse de grands groupes ou de PME innovantes – dont la renommée est mondiale, mais également sur le Plan de relance de l’industrie lancé par le Gouvernement en septembre 2013 et dont 27 des 34 axes reposent sur l’usage de l’électricité. De cette façon, la transition énergétique ne sera pas synonyme de décroissance et de repli sur soi, mais elle représentera un facteur de progrès puissant et incontestable. Il est également clair que, dans de nombreux cas, les technologies nécessaires ne sont encore qu’à un stade de pré-développement et qu’aucune solution viable n’apparaitra avant une vingtaine d’années en particulier en ce qui concerne les transports.
C’est dans ce cadre que le parc nucléaire actuel peut nous donner le temps de réussir notre transition énergétique en permettant aux filières industrielles d’avenir d’atteindre leur maturité. Mais ceci impliquera toutefois de respecter trois conditions :
• Ne pas développer de moyens de production énergétique sans s’assurer au préalable de l’existence d’une demande ;
• Garantir la rationalité économique des choix industriels en évitant les subventions qui créent des effets d’aubaine inacceptables ;
• Mettre en place un signal prix carbone fort et stable, pour décourager l’usage des énergies carbonées.
L’enjeu de la transition énergétique ne consiste donc pas à opposer le développement des EnR au maintien du parc nucléaire, mais, dans le respect évident des décisions de l’ASN, à utiliser au maximum le parc existant pour se donner le temps de faire émerger les filières clés pour une transition énergétique décarbonée pleinement réussie et supportable économiquement par la collectivité.
L'observatoire de l’industrie électrique en parle
observatoire-electrique.frPrésentation de l'UFE
L’Union Française de l’Électricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et des effacements, et du pilotage des consommations.
en savoir +Evènements du secteur
Think Energies 2024 - Réindustrialisation & décarbonation des filières de...
lire la suiteColloque UFE
Colloque 2024
Colloque de l’Union Française de l’Électricité
Le mardi 10 décembre 2024 se tiendra la prochaine édition du Colloque de l'Union Française de l'Electricité à Paris !
Je participe