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12 novembre 2013

Charbon : un tableau bien noir…

arton328

Edito du 12 novembre 2013 Le 24 octobre dernier, 53 grandes entreprises représentant plusieurs secteurs industriels, dont celui de l’énergie, ont adressé une lettre ouverte au président Barroso pour souligner l’urgence de réformer sur le fond l’actuel système européen d’échanges de quotas de CO2 (ETS) en pleine déconfiture. Redonner un prix au carbone permettrait selon eux de relancer les investissements dans des technologies peu émettrices. Cet appel des 53 groupes s’inscrit en effet dans un contexte où le charbon est en train de prendre le leadership énergétique un peu partout dans le monde…

En 1973, le charbon ne représentait que 27% de l’énergie consommée dans le monde, le pétrole le devançant très largement avec 48% du total, soit presque le double. Le gaz ne pesait, quant à lui, que 18%. 40 ans plus tard, le leadership énergétique est en train de basculer, mais pas en faveur des EnR. La part du pétrole est tombée à 33; le charbon, lui, est passé à 30%. Il occupe même la première place dans la production d’électricité avec 41% du total mondial. Inexorablement, le charbon revient donc sur le devant de la scène, avec, à la clé, une perspective environnementale extrêmement préoccupante.

Un usage du charbon qui s’accroît…

Alors que la transition énergétique est au cœur de nombreuses discussions actuellement en France et en Europe, l’impact environnemental de l’usage du charbon est quasiment absent de la sphère européenne, ceci malgré la présence de consommateurs significatifs comme l’Allemagne , la Pologne ou encore le Danemark. Or, le charbon est incontestablement la source d’énergie la plus dommageable en terme de CO2 et de pollution atmosphérique. Mais c’est en Asie et en Océanie que le phénomène charbonnier prend toute sa dimension, ce qui confère aux actions de type «Facteur 4» initiées en Europe une importance très relative. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les 40 dernières années, l’utilisation totale d’énergie fossile au niveau mondial, tout en étant légèrement réduite en part relative (87% contre 93%), a considérablement augmenté en volume depuis 40 ans: + 104% en valeur absolue. Le volume de production et d’utilisation du charbon, quant à lui, a enregistré un accroissement considérable. La consommation mondiale d’énergie ayant augmenté de 118% depuis 1973, les 30% du charbon représentent maintenant physiquement 7 870 Mt, soit une hausse de 171% en volume. La Chine, qui ne représentait que 13,2% du marché charbonnier en 1973, pèse maintenant presque la moitié avec plus de 45% mais surtout, avec 3 650 Mt, suivie de loin, mais significativement, par l’Inde (7,6%), l’Indonésie (5,7%) et l’Australie (5,4%), l’ensemble de la zone frôlant les 75% du marché mondial, en considérant que le Japon et la Corée du Sud sont, de leur côté, de gros importateurs (tout comme la Chine d’ailleurs ). En revanche, dans les pays de l’OCDE, seuls les Etats-Unis, avec 12% et 935 Mt, ont encore un poids dans le secteur, mais avec la perspective d’un déclin rapide, les 700 Mt consommés par le secteur électrique étant fortement menacés par les gaz de schiste. L’impact du charbon sur l’environnement est donc maintenant de plus en plus avéré, avec 44% du montant total mondial d’émissions de CO2 (soit 14,3 MMt), contre 35% il y a 40 ans. Et les perspectives ne sont guère encourageantes, avec une consommation chinoise qui, a priori, ne devrait culminer qu’à partir de 2027, mais après avoir atteint un niveau annuel de l’ordre de 5 000 Mt (soit un accroissement à venir de 40%). Surtout, les réserves mondiales de charbon dépassent très largement celles du pétrole ou du gaz, avec un montant équivalent à 110 ans de la consommation actuelle, assorties d’une répartition extrêmement large au niveau mondial, ce qui rend cette énergie très peu vulnérable géopolitiquement, et donc très accessible.

…face à un marché du carbone qui s’effondre

Mis en place il y a dix ans, le système ETS est aujourd’hui quasi à l’agonie. Le prix du CO2 s’est effondré et ne permet plus de jouer son rôle incitatif auprès des industriels pour qu’ils investissent et privilégient des moyens peu polluants. La réforme adoptée par le Parlement européen en avril dernier consistant, dans un premier temps, à retirer 900 millions de quotas de CO2 du marché pour raréfier l’offre, ne sera pas suffisante pour redresser la situation, d’autant que la reprise économique est loin d’être avérée.

Présentation de l’UFE
Présentation de l'UFE

L’Union Française de l’Électricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et des effacements, et du pilotage des consommations.

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