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18 juillet 2016

BREXIT : quelles conséquences pour le secteur énergétique ?

arton993

Depuis le 23 juin dernier, l’Europe n’a plus le même visage. Le Brexit est passé par là et avec lui, une multitude d’interrogations sur les impacts de la sortie d’Europe d’un de ses poids lourds. S’il est difficile d’en appréhender encore toute la portée, l’UFE a tenté d’en analyser les conséquences potentielles pour le secteur énergétique…

Pour estimer ces conséquences, il faut d’abord faire une double constatation : tout d’abord, le Brexit va générer, à court terme, un impact financier significatif dans la mesure où le Royaume Uni vient de perdre sa signature 3A (baisse de deux crans à « AA »), ce qui va mécaniquement entrainer un renchérissement des taux d’intérêts intérieurs. De même, la baisse très sensible de la livre sterling va conduire au renchérissement du prix des importations. Par ailleurs, l’incertitude demeure quant à l’évolution des relations commerciales qui devront être renégociées entre l’UE et le Royaume Uni. Quatre scénarios se présentent entre l’application stricte du cadre de l’OMC, un accord bilatéral ad hoc avec l’UE, une adhésion à AELE ou, dans la forme la plus élaborée, une adhésion à l’EEA (relation de type Norvège). C’est le choix du scénario final qui, seul, permettra de mesurer les conséquences réelles de cette rupture.

Impacts sur le secteur électrique

Les conséquences immédiates vont donc être l’augmentation du coût des capitaux, ce qui pourrait entrainer le gel de certains projets. Le Royaume Uni sera logiquement privé des financements de la Banque Européenne d’Investissements (7 Mds € en 2014 dont plus de 3 Mds dans le secteur énergétique). Ceci peut s’avérer préoccupant car le secteur électrique est très demandeur en capitaux et le R-U se trouve à un moment clé du renouvellement de son parc, avec l’abandon du charbon, le déploiement massif des EnR (particulièrement de l’éolien offshore) et du nucléaire, ce qui devait impliquer environ 80 Mds £ d’investissements d’ici 2020. Les importations d’électricité (20 TWh soit 5 % de la demande), qui sont indispensables à l’équilibre du système électrique britannique, coûteront aussi plus cher, tandis qu’au moins 6 des 9 projets d’interconnexions en cours de préparation, risquent d’être retardés. Globalement, la sécurité d’approvisionnement en électricité du Royaume Uni, qui était déjà questionnée à l’horizon 2020 par plusieurs experts – et ceci bien avant le Brexit – pourrait donc être encore plus fragilisée.

Impacts sur le climat et l’environnement

Le Brexit pourrait « libérer » la Grande Bretagne de ses engagements pris dans le cadre de l’Union, en termes d’émissions de GES, d’efficacité énergétique ou de développement des EnR. Néanmoins, ces objectifs étant surtout sui generis (Climate Change Act de 2008), leur remise en cause ne se produira probablement qu’en cas de problème financier majeur. C’est d’ailleurs ce qu’a réaffirmé Amber Rudd lors d’un discours tenu le 29 juin au Business and Climate Summit : « We made a clear commitment to acting on climate change. That will continue ». Concernant l’Accord de Paris, le Royaume Uni devrait logiquement être retiré de l’INDC de l’UE et devrait re-formaliser ses engagements. De ce fait, l’UE n’aurait plus à comptabiliser le 2ème émetteur de l’Union, mais, à l’inverse, l’objectif du Royaume Uni augmenterait car il se référerait à sa moyenne nationale. Il pourrait perdre également son accès au marché européen du carbone, bien que des solutions intermédiaires existent dans ce domaine (Article 25 de la Directive). Quoi qu’il en soit, perdre un des acteurs les plus volontaristes dans l’action climatique a entrainé instantanément la baisse du cours de l’ETS sous la barre des 5€, diminuant un peu plus encore la solidité du mécanisme.

Vers une nouvelle répartition des charges ?

Plus globalement, le Brexit serait également susceptible d’affaiblir la position institutionnelle de la France. En effet, sur le plan de l’équilibre des rapports de force au sein de l’UE, la France perd un allier de poids. Le Royaume Uni a fait le choix d’un mix énergétique mariant à la fois les ENR et le nucléaire ; c’est aussi une des rares voix volontaristes sur le CO2 (avec la France et la Suède) pour soutenir le projet de corridor carbone, et c’est un acteur très investi dans la mise en œuvre du marché de capacité (selon la trilogie britannique : Marché de l’énergie / Marché de capacités / Contracts for Difference). Concernant les objectifs communautaires (GES, Efficacité Energétique, EnR), la sortie du Royaume-Uni pourrait entrainer une modification de la répartition des charges, particulièrement pour le volet « émissions de GES », ce qui pourrait rendre nécessaire une renégociation très laborieuse. Enfin, si, a priori, le Traité de Lisbonne n’a rien prévu pour contraindre juridiquement la Grande Bretagne à renoncer à la Présidence de l’UE au second semestre 2017, il semblerait que les autres Etats membres ne soient pas disposés à lui en laisser les commandes et, d’ores et déjà, d’autres pistes sont évoquées. Mais beaucoup d’incertitudes demeurent face à une remise en cause d’un équilibre politique qui intervient à un bien mauvais moment pour le secteur énergétique européen.

Présentation de l’UFE

Présentation de l’UFE
Présentation de l'UFE

L’Union Française de l’Électricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et des effacements, et du pilotage des consommations.

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