27 janvier 2019
Réseaux et énergies renouvelables : l’UFE au service du collectif
En application de la loi « pour un Etat au service d’une société de confiance » (ESSOC), le gouvernement a présenté lors du Conseil Supérieur de l’Energie (CSE) du 22 janvier une ordonnance et deux décrets pour simplifier et accélérer l’entrée en vigueur des Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables (S3REnR). Les nombreuses concertations menées au sein de l’UFE sur ce sujet très attendu ont permis de dégager des positions consensuelles et de formuler des propositions d’amélioration de ces trois textes, qui ont toutes été largement adoptées par le CSE.
Derrière l’acronyme S3REnR se cache un enjeu majeur pour le développement des EnR dans nos territoires. L’utilisation des infrastructures électriques au maximum de leur potentiel, la bonne planification de leur développement, l’optimisation des coûts et des délais de raccordement sont des facteurs-clés de réussite de la transition énergétique. Cette question concerne aussi bien les producteurs d’énergies renouvelables, les gestionnaires de réseaux publics, que l’ensemble des consommateurs d’électricité.
C’est pourquoi l’UFE, représentant toute la chaîne de valeur du système électrique, s’est saisie depuis longtemps de cette question, afin de faire converger les points de vue des différentes parties prenantes et de faire émerger des pistes d’amélioration du dispositif allant dans le sens de l’intérêt collectif.
Un consensus fort du secteur pour avancer
Sur l’objet principal de la réforme, l’UFE a rappelé le soutien de tous les acteurs à la démarche de simplification et d’accélération engagée par le gouvernement depuis la loi ESSOC. L’objectif partagé est que chaque région ait, en permanence, un S3REnR « actif » afin de pouvoir réaliser les investissements nécessaires à l’accueil des énergies renouvelables. Les procédures d’élaboration, d’adaptation et de révision de ces schémas ne doivent donc pas ajouter un goulot d’étranglement administratif aux délais déjà longs de développement des projets et, à ce titre, les textes présentés vont dans la bonne direction.
De plus, l’UFE a porté des amendements pour résoudre des difficultés opérationnelles signalées par les acteurs de terrain comme particulièrement pénalisantes pour le raccordement au réseau des EnR. Il en va ainsi du franchissement de voies ferroviaires ou navigables, qui relèvent de procédures longues et complexes. L’UFE a proposé que les gestionnaires de réseau puissent désormais anticiper et mutualiser de tels travaux dans la perspective de projets amenés à se développer sur une zone identifiée, ce qui permettra un important gain de temps pour chaque projet concerné ultérieurement. Autre exemple de difficulté : les traversées à répétition d’une même commune lorsque le gisement renouvelable et le poste source se situent de part et d’autre de cette commune. L’UFE a proposé de mutualiser le financement de postes satellites annexes qui permettront de ne devoir traverser qu’une seule fois la commune et, par conséquent, de limiter l’impact des travaux sur la voirie et les nuisances pour les riverains. Ces deux amendements, adoptés par le CSE à l’unanimité, ont bénéficié d’un avis favorable du gouvernement, ce qui laisse espérer qu’ils entrent effectivement en vigueur lors de la publication des textes.
Plus de flexibilité pour un système électrique plus renouvelable
Pour aller plus loin dans l’optimisation des coûts, l’UFE a également déposé un amendement introduisant les offres de raccordement intelligentes. Cette solution consiste à proposer, dans des configurations particulières du réseau, un raccordement pouvant donner lieu ponctuellement à des limitations de puissance injectée, sachant que le producteur conserve toujours la possibilité de choisir l’offre de référence garantissant l’injection maximale de puissance. Le retour d’expérience des opérations expérimentales montre que l’écrêtement occasionné représente une perte infime en énergie, largement compensée par les économies sur le raccordement et par le fait que, sans cette alternative, les projets concernés n’auraient probablement pas vu le jour. Le partage de ces analyses et les débats entre tous les acteurs réunis à l’UFE ont permis de construire un consensus sur le bien-fondé de cette solution, adoptée largement par le CSE et dont la mise en œuvre devra être encadrée par un arrêté ministériel.
Plus globalement, tout le monde sait que dimensionner les infrastructures en additionnant les puissances maximales de chacun des moyens de production est synonyme de forts surcoûts pour la collectivité et que, dans un système électrique de plus en plus renouvelable, il est indispensable de tirer parti des effets statistiques de foisonnement. Ce dimensionnement optimisé des ouvrages mutualisés ira de pair avec une gestion plus flexible et plus réactive du système électrique et, aussi, quelques écrêtements. Si le bien-fondé de ce principe est dès aujourd’hui largement reconnu, toutes ses conséquences opérationnelles et économiques n’ont pas encore été suffisamment débattues pour aboutir à une position partagée par l’ensemble des acteurs. Ainsi, les membres du CSE ont majoritairement soutenu le dispositif mais avec des oppositions exprimées qui doivent nous inciter à poursuivre le travail de confrontation des points de vue.
Sur ce point comme sur les autres axes d’amélioration du raccordement au réseau des EnR, l’UFE continuera donc son travail de plateforme commune pour faire converger les analyses et proposer les solutions conciliant les intérêts de l’ensemble des bénéficiaires du système électrique.
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L’Union Française de l’Électricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et des effacements, et du pilotage des consommations.
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