Sommet franco-britannique : Together towards net zero

Aujourd’hui et pour la première fois depuis bientôt cinq ans, les dirigeants de la France et du Royaume-Uni se réuniront à Paris dans le cadre d’un sommet franco-britannique.

Les prochaines années seront déterminantes, tant pour contenir le réchauffement climatique et ses effets, que pour conforter la souveraineté énergétique et industrielle de nos deux pays. Poursuivre la réduction de nos consommations énergétiques par davantage de sobriété et d’efficacité énergétique est une nécessité.

Le Royaume-Uni est devenu, le 26 novembre 2008, le premier pays au monde à s’être doté d’une loi pour lutter contre le changement climatique : le « Climate change Act 2008 ». Pays hôte de la COP26, il s’est imposé comme l’un des leaders sur le climat, en organisant la réduction de son utilisation d’énergies fossiles, en particulier de charbon, et en encourageant ses partenaires notamment du Commonwealth à suivre cette voie. Surtout, Emmanuel Macron et Rishi Sunak exhortent les grandes puissances à aller « plus loin et plus vite » dans la transition énergétique. Le Royaume-Uni s’est fixé pour objectif de réduire de 68% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Ce nouvel objectif plus ambitieux – le précédent s’élevait à 53%, fixé par rapport au niveau d’émissions de 1990- s’inscrit dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Si le Brexit sépare juridiquement l’Union européenne et le Royaume-Uni, physiquement et énergétiquement les deux entités restent liées. La France et le Royaume-Uni sont deux puissances et deux grandes nations énergétiques, l’une et l’autre lancées avec détermination dans des politiques de décarbonation ambitieuses et volontaristes. Ces dernières années ont vu des annonces décisives de part et d’autre de la Manche visant à définir des chemins crédibles vers la neutralité carbone ; et nos deux pays partagent l’intérêt de pouvoir disposer de moyens de production d’énergie décarbonée, et des infrastructures liées.

La France et le Royaume-Uni bénéficient actuellement de trois interconnexions, IFA2000 (mise en service en 1986), IFA2 (mise en service en 2021) et ElecLink (mise en service en 2022) représentant une capacité totale de 4000MW. Plusieurs projets sont en cours d’étude ou de développement, et ce sont plus de 8000MW de capacités d’interconnexion qui pourraient être développées entre les deux pays dans les prochaines années. Déjà essentielles aujourd’hui, les interconnexions, en particulier celles entre la France et le Royaume-Uni, permettront de renforcer la sécurité d’approvisionnement en Europe, dans un contexte d’accélération du développement des énergies renouvelables. Au-delà d’un objectif de mix électrique complètement décarboné d’ici 2035, le Royaume-Uni considère également l’hydrogène, l’industrie, les bâtiments et les transports comme principaux leviers pour atteindre l’objectif « zéro carbone net » en 2050. Plusieurs entreprises françaises, membres de l’Union Française de l’Electricité, sont engagées dans le développement de projets technologiques et industriels bas carbone au Royaume Uni, tant dans l’éolien offshore que dans le nucléaire. Mais également dans des projets de construction de nouvelles infrastructures indispensables à la transition énergétique. Pour les acteurs du secteur énergétique et leurs partenaires, ce sommet constitue une véritable opportunité pour approfondir les relations entre la France et le Royaume-Uni dans la perspective de la transition énergétique, et développer les projets entre ces deux économies si proches et si complémentaires.

La lutte contre le changement climatique n’est pas seulement un bien moral – nous devons concilier prospérité et protection du climat. Regroupant sur toute la chaîne de valeur à la fois des leaders mondiaux et des PME innovantes, la filière électrique française est une filière d’excellence dans nos territoires comme à l’étranger. Together towards net zero !