27 janvier 2020
Former les réfugiés aux énergies renouvelables : une approche humanitaire innovante, déployée avec succès par Electriciens sans frontières
Cette semaine, l’UFE accueille un édito d’Electriciens sans frontières.
Les camps de réfugiés ou de déplacés constituent des lieux d’insécurité forte, où les violences touchent en particulier les femmes et les enfants. La plupart des camps ne bénéficient pas d’éclairage. Dès lors, chaque déplacement durant la soirée ou la nuit entraine un risque d’agression important.
Il y a dix ans, le 12 janvier 2010, un terrible tremblement de terre ravageait Haïti : à l’époque, un diplomate nous interrogeait, sur la pertinence de la présence d’Electriciens sans frontières. Pourquoi apporter l’électricité à des gens qui auparavant n’en avait pas ? En 2010, les réponses humanitaires d’urgence écartaient complètement l’accès à l’électricité des priorités ; alors que les équipes d’Electriciens sans frontières avaient pu vérifier, sur le terrain, que l’éclairage de zones bien choisies (les points d’eau, les latrines, les principales allées, les centres de soin) permettait d’endiguer considérablement les violences de nuit.
Ce constat est aujourd’hui partagé : l’accès à la lumière et à l’énergie est désormais mentionné dans les standards minimaux de l’intervention humanitaire.
Désormais, les camps de réfugiés ou de déplacés bénéficient de l’installation de lampadaires et de la distribution de lampes individuelles. Cependant, des points d’attention demeurent. Trop souvent, le matériel utilisé est de mauvaise qualité et tombe en panne après quelques semaines ou quelques mois. En outre, dans la majorité des cas, ce matériel n’est pas réparable : soit les lampes ne peuvent pas être démontées, soit il n’existe aucune compétence technique parmi les populations du camp pour les entretenir ou les réparer.
Ces soucis ont notamment été observés dans le camp de Cox’s Bazar, au sud du Bangladesh, où sont réfugiés près d’un million de Rohingyas, qui ont dû fuir les persécutions en Birmanie. En 2018, Electriciens sans frontières a été sollicitée par l’ONG Friendship pour aider à l’amélioration des conditions de vie alarmantes des réfugiés. En collaboration avec l’entreprise Schneider Electric, un programme de formation à l’électricité renouvelable et à l’entreprenariat a été déployé auprès des populations locales bangladaises et des réfugiés Rohingyas. Il représente une opportunité pour les apprentis de pouvoir lancer leur propre activité économique, favorisant ainsi l’autonomie des populations réfugiées, alors que ces dernières n’ont souvent pas la possibilité d’obtenir un permis de travail.
Le projet a été piloté par Jean-David Méchali, bénévole chez Electriciens sans frontières, après une longue carrière dans l’ingénierie hydraulique à EDF et a bénéficié du soutien de la Ville de Paris, du Ministère chargé des affaires étrangères, de la fondation Schneider Electric, de la fondation de France, de la fondation Bruneau et de l’entreprise Sunna Design, ainsi que des dons faits par des particuliers, notamment à la suite de l’appel à dons relayé par l’UFE en juillet 2018. Ces soutiens ponctuels ont complété les apports des partenaires récurrents d’Electriciens sans frontières, notamment l’UFE et plusieurs de ses membres (EDF, Enedis, RTE, Total Direct Énergie et le SER).
Une reconnaissance internationale de l’action d’Electriciens sans frontières menée au Bangladesh
Au cours des dernières semaines, le projet mené auprès des Rohingyas a été sélectionné par le Ministère chargé des affaires étrangères, qui a invité Electriciens sans frontières à le présenter au Forum mondial sur les réfugiés, organisé par l’UNHCR début décembre à Genève.
En outre, cette action a été récompensée par la remise à Abou Dhabi le 13 janvier dernier, du « prix Zayed pour le développement durable » dans la catégorie Energie, parmi plus de 2300 candidatures.
Electriciens sans Frontières est une ONG de solidarité internationale reconnue d’utilité publique, créée en 1986 par des salariés du secteur électrique. Aujourd’hui, ses 1300 bénévoles réalisent des projets d’accès à l’énergie et à l’eau dans 35 pays en développement.
Outre ses actions d’urgence et ses missions d’expertise auprès d’autres ONG, Electriciens sans Frontières mène de front une centaine de projets de long terme auprès des populations démunies. Plus de 95 % de ces projets reposent sur l’utilisation d’énergies renouvelables, et la moitié comprend des installations d’accès à l’eau.
Suivez nos actions sur https://electriciens-sans-frontieres.org et sur Twitter (@ESF_ONG)
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