16 mars 2015
Climat : de l’importance d’une électricité decarbonnée
Au-delà des conclusions de plus en plus alarmistes du GIEC dans ces derniers rapports, celui-ci a également mis en avant plusieurs préconisations qui devraient permettre de lutter contre les effets du réchauffement climatiques mais également de ralentir celui-ci. Parmi elles, mettre en place un mix électrique décarboné constitue le préalable indispensable de toute stratégie climatique cohérente…
Le GIEC préconise un certain nombre de mesures dont la protection des côtes, le développement des moyens de stockage de l’eau et de l’irrigation performante, de nouvelles pratiques agricoles, le déploiement de systèmes d’alerte sanitaire, le déplacement d’habitats, etc. Concernant le ralentissement du réchauffement climatique, il s’agit avant tout de développer les mesures d’efficacité énergétique, d’investir massivement dans les énergies renouvelables, mais également de faire en sorte que chaque Etat puisse bénéficier à terme d’une électricité décarbonée à un niveau d’au moins 80 %.
Objectif : un mix électrique « CO2 free » !
Il est intéressant de revenir sur cette dernière préconisation pour en analyser la raison d’être. Par nature, l’électricité est une énergie qui n’est substituable par aucune autre dans de nombreux usages et, en particulier, dans les usages en plein développement (moyens de communication, informatique, activités digitales, climatisation…). C’est ce que l’on appelle les usages spécifiques de l’électricité. Il serait contre-productif pour le climat de s’engager dans l’économie du futur en s’obligeant, par ces usages incontournables, à consommer une électricité fortement carbonée.
Par ailleurs, dans de nombreux autres cas, une électricité décarbonée peut avantageusement se substituer à l’utilisation d’énergie fossile. Il en est ainsi du chauffage des bâtiments particuliers ou tertiaires, des process industriels et surtout du transport (véhicules électriques, tramways, trains….). A l’inverse, développer, par exemple, l’usage de véhicules électriques alimentés par une électricité produite à base de charbon serait incohérent sur le plan climatique.
Six Etats très en avance
Dès lors, on comprend donc bien l’importance de la préconisation du GIEC. Sans une électricité largement décarbonée, aucune politique énergétique ne peut aboutir à un résultat satisfaisant sur le plan de l’action climatique. Mettre en place un mix électrique décarboné constitue le préalable indispensable de toute stratégie climatique cohérente. Mais quand on analyse le respect de cette préconisation au niveau mondial, le moins que l’on puisse dire c’est que nous sommes loin d’être dans une situation idéale. En effet, pour le moment, seuls 6 Etats ont réussi à mettre en œuvre ce critère de 80 % minimum d’électricité décarbonnée. Pour deux d’entre eux, le critère est atteint grâce à des avantages naturels exceptionnels. Il s’agit de l’Islande qui atteint le résultat parfait de 100 % grâce à l’hydraulique (70%) et à la géothermie (30%), et de la Norvège pour qui l’hydraulique permet à elle seule d’atteindre 97 %.
Pour les quatre autres pays, seule la combinaison nucléaire / hydraulique permet d’atteindre le ratio recommandé. Il s’agit de la Suisse à 95 % (37 % nucléaire et 58 % hydraulique), de la France à 90 % (77 % de nucléaire et 13 % d’hydraulique), de la Suède à 85 % (40 % de nucléaire et 45 % d’hydraulique), et du Brésil à 78 % (3 % de nucléaire et 75 % d’hydraulique).
A l’heure où se mettent en œuvre, un peu partout, des politiques de transition énergétique et où la France va reprendre ses débats sur son propre projet de loi, cette petite comparaison montre notamment que, pour le moment, aucun Etat n’a pu atteindre la barre des 80 % en utilisant les EnR de deuxième génération (seulement Eolien et PV) mais que, pour autant, notre pays réalise une performance remarquable avec le quatrième ratio mondial d’électricité décarbonée. Si la route est sans doute encore longue pour respecter les préconisations du GIEC, appuyons-nous sur tous ceux qui contribuent à réduire les émissions de GES …
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