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12 décembre 2025

Les 10 ans de l’Accord de Paris : électrifions pour tenir nos engagements

accord de paris 2

En 2015, l’adoption de l’Accord de Paris marque un tournant majeur : 196 parties se sont engagées collectivement à « contenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et à « poursuivre l’action menée pour ne pas dépasser 1,5 °C » d’ici la fin du siècle. Au-delà de ces objectifs, l’accord prévoit également de renforcer les actions d’adaptation et de faciliter le financement de l’action climatique, en particulier pour les pays en voies de développement.

Dix ans plus tard, où en sommes-nous ? L’action est-elle à la hauteur de l’ambition climatique mondiale ?

 

I. Une boussole stratégique aux résultats mitigés

En 2025, force est de constater que l’économie mondiale n’est toujours pas sur les bons rails. Avec une hausse des émissions de gaz à effet de serre de 9 % au niveau mondial[1], la décennie écoulée est la plus chaude jamais mesurée. Malgré les ambitions climatiques, la part des énergies fossiles ne diminue pas, représentant toujours 80 % du mix énergétique planétaire[2]. Cette inertie traduit l’écart persistant entre ambitions climatiques affichées et transformations réelles, encore trop lentes pour inverser le dérèglement en cours.

Malgré la situation alarmante, l’accord décroché cette année à la COP30 de Belém ne permet pas de donner le coup d’accélérateur nécessaire pour placer le climat sur la bonne trajectoire. Même si l’Union européenne et la France ont affiché une certaine volonté, le texte de la COP30 ne propose pas de feuille de route pour sortir des énergies fossiles et maintient un flou persistant sur les financements à l’atténuation. En outre, les objectifs européens annoncés en novembre pour 2035, dont seule la borne haute permettrait d’atteindre la cible 2040 (i.e. – 90 % d’émissions), restent non contraignants et comportent des marges de flexibilité fortes. En particulier, ces dernières s’accompagnent désormais d’un recours facilité aux crédits carbone internationaux, au risque d’en atténuer la portée.

Pourtant, certaines avancées ont eu lieu. Sous l’impulsion de l’Accord de Paris, la production d’énergies bas-carbone, qui regroupent les énergies renouvelables et le nucléaire, a fortement progressé : + 24 % entre 2015 et 2023. Ainsi, et même si l’objectif initial parait difficilement atteignable, la trajectoire globale s’est infléchie avec un risque de réchauffement de + 2,8 % en 2100 (contre + 4 °C de la signature) Si les conséquences d’un tel réchauffement resteraient dramatiques sur la biodiversité et la vie humaine, ce « progrès » illustre, malgré tout, les effets concrets des mesures politiques mises en place en 10 ans.

Malgré ses limites, l’Accord de Paris demeure la colonne vertébrale des politiques climatiques internationales et nationales. À ce jour, près de 60 % des signataires ont proposé des trajectoires alignées avec ces objectifs. Plus important, l’Accord de Paris a marqué un changement de paradigme mettant en son cœur la nécessaire baisse des émissions de gaz à effet de serre. Avant même la signature de l’accord, en France, le pays s’est progressivement doté d’un cadre législatif et réglementaire en matière de planification énergétique et climatique[3], s’inscrivant dans le cadre européen constitué du Green Deal, du paquet Fit for 55 et plus récemment du plan REPowerEU.

 

II. Et maintenant, la décennie de l’électrification ?

Les cadres politiques instaurés ces dernières années ont joué un rôle déterminant dans l’essor d’un éventail de solutions électriques. Entre 2015 et 2023, le marché des principales technologies électriques,notamment les éoliennes, les véhicules électriques et les pompes à chaleur a été multiplié par quatre[4]. En particulier, les ventes de voitures électriques ont été multipliées par trente-trois sur cette période, représentant ainsi 20 % du marché mondial en 2024, et ont dépassé en France 25 % de parts de marché sur le mois de novembre 2025[5]. En Europe, ces filières sont désormais considérées comme des leviers stratégiques pour renforcer la souveraineté industrielle. En ce sens, le Net Zero Industry Act fixe l’objectif de produire sur le sol européen au moins 40 % des besoins annuels du continent en technologies bas carbone d’ici 2030, tandis que le Clean Industrial Deal mobilisera plus de 100 Mds€ pour soutenir leur fabrication. Si certaines filières comme l’éolien et les pompes à chaleur sont bien implantées (85 % des pales d’éoliennes, 100 % des nacelles et mâts installés en Europe[6], 74 % des pompes à chaleur vendues en Europe[7]), la conversion de l’industrie automobile européenne vers l’électrique reste un défi qui fait l’objet de politiques de soutiens.

Pour autant, ces progrès restent insuffisants face à l’ampleur du défi climatique. La prochaine décennie sera déterminante pour transformer l’essai : contenir la hausse des températures ne sera possible que si les États intensifient leurs efforts afin de tenir leurs engagements pour 2035 et plus largement leur trajectoire vers la neutralité carbone. Or, en France, le Haut Conseil pour le Climat alerte sur le ralentissement du rythme de la décarbonation en 2024[8]. En cause, le manque de lisibilité, de stabilité et de visibilité des politiques publiques qui s’illustre notamment par le retard pris dans la publication de textes structurants que sont la Stratégie nationale bas-carbone et la Programmation pluriannuelle de l’énergie.

Dans ce contexte, l’électrification des usages doit nettement s’accélérer pour tenir le cap climatique. Bien que la part de l’électricité dans la consommation mondiale d’énergie finale progresse, pour atteindre 21 % en 2023, sa croissance actuelle de + 0,3 % par an est largement insuffisante. Soutenir l’adoption des technologies électriques est donc déterminant, car elles figurent parmi les solutions les plus efficaces pour réduire les émissions dans les transports, le bâtiment et l’industrie. À titre d’exemple, en France, grâce à une électricité décarbonée à 95 %, une voiture électrique émet entre 3 et 4 fois moins de gaz à effet de serre qu’un modèle thermique sur l’ensemble de son cycle de vie[9], et remplacer une chaudière fossile par une pompe à chaleur peut réduire jusqu’à 90 % les émissions associées au chauffage[10]. En outre, les technologies électriques reposent sur une électricité produite localement et peu émissive, largement disponible et permettant de s’extraire des dépendances géopolitiques. L’électricité bas-carbone répond donc simultanément aux enjeux climatiques, de souveraineté énergétique et de développement industriel. Elle bénéficie de plus d’une filière structurée, forte de femmes et d’hommes compétents et investis.

Les dix prochaines années devront donc être le théâtre d’une électrification massive des usages, portées par une production d’électricité bas-carbone au niveau mondial, faisant de la filière électrique un acteur clef pour respecter l’Accord de Paris.

 

[1] Commission européenne, Emissions Database for Global Atmospheric Research
[2] AIE, World Energy Statistics and Balances
[3] Les lois de Transition énergétique pour la Croissance verte (2015), Energie Climat (2019), Climat et Résilience (2021), Accélération des Energies renouvelables (2023) mais également l’ajustement de la Stratégie national bas-carbone (SNBC) ou de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE).
[4] AIE, “Energy Technology Perspectives 2024”, octobre 2024
[5] Voir en ce sens : https://observatoire-electricite.fr/analyses-de-donnees/article/chiffres-des-marches-de-l-electromobilite-novembre-2025
[6] AIE, “Global EV Outlook 2025”, mai 2025
[7] EHPA, European Heat Pump Market Report 2025
[8] HCC, “Relancer l’action climatique face à l’aggravation des impacts et à l’affaiblissement du pilotage », juillet 2025
[9] https://ufe-electricite.fr/vehicule-electrique-technologie-mature-transport-routier-de-demain/, 2023
[10] UFE & AFPAC, « Redonner du pouvoir d’achat aux ménages grâce aux pompes à chaleur françaises », octobre 2025
Présentation de l’UFE
Présentation de l'UFE

L’Union Française de l’Électricité est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs de toutes technologies, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et du pilotage des consommations.

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