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02 avril 2013

La ville de Montdidier, le « Petitbonum » de l’électricité ?

Edito: 2 avril 2013

La belle ville de Montdidier, plus connue jusqu’à présent pour sa très belle église du XVème siècle et pour le calme de la campagne picarde environnante, serait-elle en train de devenir un symbole de la troisième révolution industrielle? En effet, sous l’impulsion de son édile, Catherine Quignon-Le Tyrant, cette commune a initié, depuis presque 10 ans, une politique volontariste de sobriété énergétique et de développement des EnR sous forme d’électricité et de chaleur. Une démarche intéressante dans le cadre de la transition énergétique et qui, compte tenu des moyens limités de la commune, s’est appuyée sur la régie municipalepour la partie opérationnelle et sur un appel à subvention pour la partie financière.

Montdidier a entrepris plusieurs actions en matière de réhabilitation thermique des bâtiments communaux et de développement d’un éclairage publique à basse consommation. Du côté production, l’action est encore plus spectaculaire: création d’une chaufferie bois en 2005 (première chaufferie biomasse de Picardie) et d’un réseau de chaleur pour alimenter les bâtiments publics, puis, développement à partir de 2011 d’équipements PV sur les bâtiments municipaux et surtout d’une ferme éolienne produisant un peu plus de la moitié de l’électricité consommée par les 6 500 habitants de la commune. En résultante, 28% d’économie dans les dépenses de chauffage communales et l’ambition, à terme, d’être autonome en électricité d’ici 2015, voire excédentaire en 2020[1], «Petitbonum» pouvantainsi résister à l’emprise de l’empire romain de l’électricité nationale.

Des effets d’annonce … à la réalité du terrain

Hélas, la problématique énergétique, et surtout, celle du système électrique ne se règle pas comme dans une bande dessinée. En électricité, en effet, la potion magique n’existe pas et le recours aux «romains» est inévitable. Ainsi, le premier écueil est financier: la politique communale n’existe qu’avec un large recours aux subventions départementales et régionales. Or, la régie municipale ne payant pas d’impôts, il ne peut y avoir de retour fiscal en compensation des subventions. Mais surtout, le dispositif éolien bénéficie du système d’obligation d’achat financé au niveau national par la CSPE, et donc par l’ensemble des consommateurs français, et ceci sans tenir compte des subventions pour diminuer la charge de la CSPE. Il s’agit donc d’un avantage financier exorbitant, qu’il serait impossible de reproduire pour toutes les communes françaises. Comme certains ont pu le dire, le vent qui souffle en Picardie appartient aux Picards, mais, par contre, les Picards ne sont pas contre l’idée que l’argent des autres puisse les aider….

Sans solidarité nationale, ça ne marche pas

Le second écueil est technique: comparer la production des éoliennes à la consommation des habitants n’a tout simplement pas de sens, car, ce qui compte, c’est l’adaptation de la production à la consommation instantanée, ce qui est impossible avec une énergie intermittente. La commune ne peut donc s’auto-suffiresans être connectée au réseau ErDF, à la fois pour recevoir l’électricité en cas de manque, ou pour la transmettre en cas d’excès. Bien plus, en cas de panne (cf le problème survenu le 23 décembre 2012), il est évident que la commune ne peut s’assumer seule. Enfin, il est clair que la ville n’a pu intervenir que sur la partie électricité des consommations communales, ce qui laisse les habitants face aux charges très lourdes des autres consommations énergétiques. En résumé,malgré des efforts louables en faveur de l’efficacité énergétique, Montdidier ne peut prétendre à jouer les «Petitbonum» électriques, et, encore moins, à servir d’exemple car il n’en a pas les moyens, ni techniques, ni financiers. Mais surtout, cette attitude ouvre la porte à une grave déviance, celle de l’idée du «chacun pour soi», de l’abandon de ce qui fait l’une des forces de la France: la solidarité entre les territoires. L’électricité n’est pas simplement une énergie, c’est un facteur d’intégration. Le nier conduira, au-delà d’une profonde déception au sujet des «avantages financiers» que serait susceptible de procurer l’autonomie, à une dégradation profonde du tissu économique et social de notre pays.

[1]Les habitants de Montdidier sont-ils conscients que cette vision d’autonomie passe par la mise en œuvre d’une nouvelle méga-éolienne, dont la hauteur deplus de 200 m à la pointe de l’hélice défigurera de façon significative leur environnement?

Présentation de l’UFE

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L’Union Française de l’Électricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et des effacements, et du pilotage des consommations.

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