10 mars 2014
Loi sur la transition énergétique : la vraie nature des propositions des ONG
Un collectif d’ONG a récemment publié un document intitulé « Le vrai projet de loi de programmation pour la Transition énergétique ». En réalité, une lecture attentive révèle quelques passages pour le moins alarmants. En accentuant l’emprise du secteur public – Etat ou collectivités territoriales – sur la société et sur l’individu, le texte des ONG réduit la liberté de chacun dans des domaines aussi essentiels que le logement ou la mobilité …
Le domaine de la mobilité est, à cet égard, un exemple emblématique. Ce ne sont pas les modes de transport, pourtant responsables d’environ 38% des émissions de carbone de la France, que ce collectif d’écologistes remet en cause : c’est la mobilité elle-même. En effet, alors que beaucoup de pays européens travaillent sur des véhicules moins ou pas polluants (véhicules électriques, hybrides, à gaz, à hydrogène, véhicules à très faible consommation d’essence…), afin de répondre aux besoins de mobilité grandissants de leurs concitoyens, ces ONG nient, de fait, le progrès technique qui permet de bouger sans polluer. Sur le fond, elles s’attaquent au mode de vie, condamnant la mobilité en elle-même et poussant, implicitement, à un véritable repli des Français sur eux-mêmes.
La négation du progrès…
Lisons leur projet. Utiliser sa voiture seul, même si elle est non polluante, devient condamnable : il faut au minimum être deux dans un véhicule ! Prendre l’avion, c’est mal ; on abandonne donc les projets d’aéroports. Un peu plus loin, c’est une remise en cause du mode d’habitat. Pour diminuer la mobilité, il faut limiter l’étalement des villes, ce qui revient, contrairement au rêve de la majorité des Français, à concentrer les individus dans des « tours urbaines », un modèle déjà connu dans les années 60/80, qui a conduit à l’univers concentrationnaire des villes de banlieue dont on connait aujourd’hui les dégâts aussi bien social qu’économique et écologique. …
et le repli sur soi
Tout cela induit en fait de tristes perspectives : repli sur soi, méconnaissance du monde, de la vraie diversité des cultures, de la richesse née des échanges, de l’apport généré par le croisement des énergies de chaque être humain dans toutes ses différences. Relisons Dumézil, relisons Braudel : notre civilisation occidentale est née d’un élargissement du village à la région, puis à la France, puis à l’Europe, puis au monde… Par la communication, par la mobilité, par l’exploration, par la rencontre avec l’autre, différent et pareil. La mondialisation, liée à la mobilité des hommes, des marchandises et des capitaux, n’est pas uniquement négative. Elle est profondément culturelle et liée au croisement des hommes, des cultures, des histoires. Elle est facteur de progrès, de paix, de biodiversité au niveau de l’homme lui-même, des cultures. La mobilité des hommes, c’est le sens de l’histoire, du progrès. Ce n’est pas un facteur de régression, comme le prétendent certains. Pourquoi l’homme devrait-il se figer dans un repli sur lui-même, alors que la nature même est en perpétuel mouvement, avec, pour moteur, l’énergie ?
L’absurde opposition entre « anciens » et « modernes »
Ainsi, lorsque ces quelques ONG s’arrogent le droit de penser l’Ecologie, avec un grand E, de façon unilatérale, opposant systématiquement monde « ancien » et monde de « demain », on est simplement dans la condamnation a priori. Assimiler la consommation d’énergie à un acte quasi-irresponsable, alors que l’homme n’est en vie que par l’énergie qu’il consomme, transforme et produit, est une hérésie. Le GIEC lui-même souligne que ce sont les émissions de CO2 qui sont, pour l’essentiel, responsables de l’effet de serre, non la consommation d’énergie dès lors qu’elle est dé-carbonée, même si elle est nucléaire. Derrière une posture écologique qui se veut vertueuse face aux autres, ces ONG cachent leur défiance face au progrès technique, leur volonté de modification en profondeur de notre société. Tout cela n’a en fait, sur le fond, que peu à voir avec l’écologie réelle dont aucun industriel n’a jamais nié la nécessité.
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