Un colloque pour éclairer l’avenir

Edito: 14 novembre 2011

Un colloque pour éclairer l’avenir

Plus de 500 personnes étaient présentes, mardi 8 novembre, au Colloque annuel de l’UFE à Paris. La veille, la presse avait été conviée à la présentation de l’étude «Electricité 2030: quels choix pour la France?». Les trois scénarios potentiels de production électrique à l’horizon des vingt prochaines années ont été le fil rouge des débats tout au long de la manifestation inaugurée par le Ministre en charge de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie Numérique, Eric Besson, et clôturée par la nouvelle Directrice de l’AIE, Maria van der Hoeven.

Comme l’a souligné Robert Durdilly lors de son mot de bienvenue aux plus de 500 personnes venues assister aux débats, l’objectif de l’UFE, au travers de son étude prospective en matière de mix électrique, était triple. D’une part, évaluer l’impact les décisions publiques possibles au regard de cinq critères fondamentaux que sont les émissions de CO2, les investissements, les prix aux clients finaux, l’indépendance énergétique, et la balance des paiements de la France. D’autre part, éclairer les débats politiques à venir dans le cadre de la campagne présidentielle de 2012. Enfin, et c’est là un point essentiel, insister sur la nécessaire réflexion et cohérence à mener dans les choix politiques qui seront faits. En effet, parmi les trois scénarios étudiés par l’UFE, chacun a sa propre cohérence et ne peut être mixé l’un avec l’autre. En clair: selon l’option qui sera prise, il faudra en assumer toutes les conséquences sur le plan environnemental, économique et industriel.

Bien peser les choix

Maria van derHoeven, la nouvelle Directrice exécutive de l’AIE, l’a d’ailleurs parfaitement mis en relief: les choix énergétiques sont des choix très lourds dont il faut peser toutes les conséquences sur les plans financier, technologique, économique, sociétal: «ils sont critiques pour l’économie et la vie, tout simplement. On ne peut agir seulement en fonction de considération idéologique. Les mutations sont longues à mettre en œuvre, plusieurs dizaine d’années», a-t-elle ainsi souligné.

C’est en ce sens que l’UFE soutient et participe activement à l’initiative du Ministre de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, Eric Besson, qui rappelait, en ouverture du Colloque, que la Commission qu’il a mis en place prolongera, en quelque sorte, les travaux de l’UFE, de 2030 à 2050, et l’élargira à toutes les énergies. A long terme, toutes les options sont en effet possibles. Pour autant, le chemin est long et il convient de ne pas préempter, aujourd’hui, des choix qui pourraient s’avérer lourds de conséquences, demain, pour notre pays. Toutes les technologies nouvelles ne sont pas mâtures, les filières industrielles du futur pas encore en place: le temps de l’électricité est un temps long. Quelle que soit la politique énergétique qui sera retenue pour la France, l’UFE rappelle que l’électricité repose sur des choix de long terme. Pour investir dans la production, il faut au minimum cinq ans, souvent plus de dix ans. Pour développer les lignes de grand transport et les interconnexions, il faut de huit à dix ans.

Les décisions d’aujourd’hui ne peuvent anticiper totalement les évolutions de demain. Au regard des incertitudes économiques, des inconnues technologiques mais aussi des éventuelles évolutions de l’opinion publique, la question des choix de politique énergétique doit nécessairement rester flexible et ouverte sur des évolutions progressives, et s’accompagner, obligatoirement, d’une véritable politique industrielle de long terme.