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16 mai 2011

Maîtriser notre énergie au meilleur coût

Edito: 16 mai 2011

Indispensable pour répondre aux défis du changement climatique, la maîtrise de l’énergie (MDE) est un des éléments clés du Paquet Energie-Climat Européen comme du Grenelle Environnement Français. Dans le secteur de l’électricité, la MDE doit, avant tout, viser à limiter la puissance appelée aux heures de pointe.Mais aujourd’hui, la MDE n’est pas orientée de façon la plus efficace qui soit. Face aux montants des investissements qu’elle suppose, il faut clairement repenser l’ensemble des dispositifs liés à l’efficacité énergétique…

C’est l’un des enjeux majeurs de l’électricité aujourd’hui: maîtriser la puissance des consommations appelées en pointe. L’objectif a d’ailleurs été clairement identifié par les parlementaires Bruno SIDO et Serge POIGNANT dans leur rapport, en février 2010, sur la gestion de la pointe électrique. C’est, en effet, la puissance de pointe qui conditionne le dimensionnement du système électrique, et qui induit les émissions de CO2. C’est pourquoi la loi NOME a posé, dans son article 2, le principe d’une obligation de capacités pour tous les producteurs d’électricité, afin qu’ils soient en mesure de faire face, à tout moment, aux besoins de leur portefeuille clients, particulièrement dans ces périodes tendues. Parallèlement, la maîtrise de l’énergie c’est-à-dire la diminution de la consommation annuelle, est l’autre élément structurant de la MDE.

Un bilan pas très positif

Mais actuellement, force est de constater que la MDE comporte des inconvénients majeurs. Elle représente des investissements très lourds. Ainsi, rien que pour le secteur électrique, les chiffrages de l’UFE évaluent son coût à 130/140 Mds € à l’horizon 2030. Et aujourd’hui, son temps de retour moyen est extrêmement long -25 à 35 ans! – ce qui, même avec une conviction environnementale chevillée au corps, conduit la plupart des consommateurs à considérer toute action de MDE avant tout comme une dépense lourde et non comme un investissement bénéfique pour lui, voire pour la communauté.

Des incitations peu efficaces

C’est d’ailleurs ce que Robert Durdilly a souligné lors de son intervention aux 2èmes Rencontres Parlementaires sur les Energies Renouvelables jeudi dernier organisées sous la présidence du Député Serge Poignant à Paris. Les systèmes actuels d’incitation à la MDE ont ainsi une efficacité toute relative. C’est le cas du crédit d’impôt, tout d’abord. Non seulement il pèse sur les finances publiques de l’Etat, mais de surcroît, il induit des actions opportunistes et sans garantie du meilleur rapport «euros investis/impact MDE». L’exemple type est celui du changement de chaudière dans une maison où les combles ne sont pas absolument pas isolées: l’impact bénéfique du changement de chaudière sera réduit quasiment à néant. Autre dispositif assez inefficace: les Certificats d’Economie d’Energie (CEE). Là encore, ils présentent beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages: lourds et coûteux à mettre en œuvre, ils favorisent avant tout des actions parcellaires, sans réelle vision d’ensemble, et sans garantie, au même titre que le crédit d’impôt d’ailleurs, du meilleur rapport «euros investis/efficacité énergétique». Et à force de vouloir «cadrer» le dispositif des CEE, l’Administration a perdu de vue l’objectif premier: inciter à développer la MDE!

Pas de réel volet social

C’est probablement une des carences majeures de la MDE. Actuellement, aucun des dispositifs en matière d’efficacité énergétique ne distingue les clients aisés des clients en situation financière difficile. Or, ce sont ces derniers qui sont souvent mal équipés, la plupart du temps locataires, et qui consomment le moins bien. C’est donc vers eux prioritairement que doit être favoriser l’accès à la MDE. Mais, là encore, il n’y a aucune notion de redistribution dans les dispositifs actuels. Or, le financement des actions d’efficacité énergétique dans le logement social pourrait tout à fait se faire au travers d’un mécanisme de redistribution entre consommateurs. En réalité, c’est tout le processus d’ensemble des actions de maîtrise de l’énergie qui est à repenser pour sélectionner, avant tout, les plus efficaces d’entre elles, au moindre coût. L’UFE qui mène actuellement des travaux sur ce sujet fera prochainement des propositions concrètes en ce sens.

Présentation de l’UFE
Présentation de l'UFE

L’Union Française de l’Électricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique, en passant par les opérateurs de stockage et des effacements, et du pilotage des consommations.

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