L’Europe peut montrer l’exemple

edito: 30 novembre 2009

A quelques jours du Sommet de Copenhague dont les négociations sur le climat s’annoncent particulièrement délicates, pour ne pas dire incertaines quant à leur issue, le rapport publié, mi novembre, par l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE)*, lance une note encourageante. L’étude souligne, en effet, que tous les Etats membres de l’Union Européenne, à l’exception de l’Autriche, ont d’ores et déjà réduit leurs émissions de gaz à effet de serre, et sont sur le point d’atteindre – voire pour certains de dépasser – les objectifs fixés par le Protocole de Kyoto.

L’Europe sera donc le bon élève de la planète à Copenhague, prouvant qu’il est possible de baisser ses émissions de GES. Alors que le Protocole de Kyoto imposait à l’Europe des 15 de l’époque de réduire ses émissions de 8% entre 2008-2012 par rapport au niveau de 1990, c’est finalement un taux nettement plus élevé qui sera atteint, soit 13%. «Ces résultats encourageants devraient inciter tous les pays à convenir de réductions beaucoup plus importantes des émissions globales, et à conclure un accord global en décembre à Copenhague» a ainsi déclaré Jacqueline Mc Glade, Directrice exécutive de l’AEE.

C’est grâce à un ensemble de mesures que les 15 ont pu réduire leurs GES, notamment via le Système communautaire d’échange de quotas d’émissions (SCEQE), l’achat par les gouvernements de crédits issus de projets de réduction d’émissions hors de l’Union Européenne, ou bien encore des opérations de forestation visant à absorber le gaz carbonique.
La France, l’Allemagne, la Grèce, la Suède, l’Angleterre ont d’ores et déjà dépassé leurs objectifs individuels, tandis que l’Autriche est invitée à intensifier ses efforts prioritairement dans les secteurs non couverts par le Système communautaire d’échange de quotas.

Un parc de production électrique européen qui tend à se décarboner

Un autre rapport est, par ailleurs, intéressant dans les résultats qu’il affiche.
Il s’agit de la 37èmeédition «EURPROG 2009 Statistics and Prospects for the European Electricity Sector»**, réalisée par EURELECTRIC, et pour laquelle l’UFE contribue au nom de la France. Présentant divers indicateurs économiques liés à l’industrie électrique en Europe, il montre que celle-ci dispose d’un mix énergétique qui tend, sur les 8 dernières années, vers une production de moins en moins carbonée.

Et demain …

Avec l’adoption, fin 2008, du Paquet Energie-Climat, l’Union Européenne élargie à 27 a désormais pour objectif de réduire beaucoup plus drastiquement ses émissions, de 20% d’ici 2020, voire 30% si, à Copenhague, d’autres pays industrialisés s’engagent sur un même niveau. A court terme, le seul «effet positif» de la crise économique mondiale actuelle sera probablement d’avoir un impact sur les émissions de GES qui pourraient encore décroître notamment dans le secteur industriel. Mais comme le rappelle l’Agence Européenne pour l’Environnement, les gouvernements doivent concentrer désormais leurs réductions d’émissions dans les secteurs non couverts par le système communautaire d’échange de quotas tels que le transport, l’agriculture et celui, beaucoup plus diffus, des ménages. Ce n’est qu’à ce prix que l’on pourra véritablement espérer contribuer significativement à l’effort de limitation de l’augmentation de température, au niveau planétaire, à moins de 2°C. Un vrai challenge à ce jour…

http://www.eea.europa.eu/fr/pressroom/newsreleases/le-role-cle-des-emissions-non-industrielles-pour-atteindre-les-objectifs-de-kyoto

www.eurelectric.org: EURELECTRIC’s 37th Edition of EURPROG 2009 Statistics and Prospects for the European Electricity Sector