Quand Social et Economique sont indissociables pour réussir les mutations du secteur énergétique

Le dialogue social est un outil majeur d’accompagnement et de réussite des transformations ; La transition énergétique, mais aussi les mutations qu’entraîne la révolution numérique dans le monde professionnel, vont nécessiter partage et échange pour construire une relation de confiance dans la durée entre toutes les parties prenantes afin de conduire des transformations majeures pour le secteur énergétique dans les décennies à venir….

Le dialogue social est fait de discussions, parfois tendues, et de consensus quand les négociations aboutissent. Et ce, sans jeter la pierre aux négociations qui, bien que porteuses de sens, échouent mais, pour autant, restent riches d’enseignements. Au-delà des temps de négociations, il est aussi fait de partage et d’échange qui participent de la construction d’une relation de confiance dans la durée pour conduire des transformations. Un dialogue social réussi ne peut être « hors sol », déconnecté des réalités et de la situation économique d’un secteur et de celles des entreprises qui le composent. D’où l’importance de partager sur les enjeux économiques et industriels, les risques et opportunités qu’ils représentent quand les secteurs sont aussi bouleversés que peut être celui de l’énergie aujourd’hui.

Un séminaire de branche consacré aux enjeux économiques et industriels

C’est à cet exercice que se sont livrés, le 30 juin dernier, les employeurs et les représentants syndicaux de la branche des Industries Electriques et Gazières.

Au cours d’une matinée consacrée aux « Mutations à l’œuvre dans le secteur de l’énergie », les partenaires sociaux de la branche professionnelle se sont réunis autour d’intervenants externes, des 5 fédérations syndicales représentatives au sein de la branche (CFE-CGC, CFTC-CMTE, FCE-CFDT, FNME-CGT FNME-FO) comme des dirigeants des entreprises du secteur dans leur diversité de taille, d’organisation et de métiers.

L’intervention de Patrice Geoffron, directeur du laboratoire de l’Université de Paris Dauphine consacrée « aux évolutions du panorama mondial de l’énergie » a été suivie de tables rondes orientées sur « l’évolution de la demande des clients » et «la recherche de relais de croissance ».

Les témoignages et les échanges en table ronde ont mis en exergue la complexité des transformations auxquelles sont aujourd’hui confrontées les entreprises du secteur : la problématique des prix qui ne couvrent pas les coûts, le projet de loi sur la transition énergétique et l’évolution du mix énergétique avec ses conséquences sur l’emploi et les compétences, l’évolution des modèles économiques, la sécurité d’approvisionnement et la gestion de nouveaux flux régional, national et européen. Les échanges ont également insisté sur les enjeux de simplification administrative pour faciliter l’évolution des réseaux de transport et de distribution comme l’installation de nouveaux parcs productifs, l’incidence du digital et des ruptures technologiques à venir comme le stockage qui vont réinterroger les organisations, la relations avec les clients et les métiers.
De nombreux échanges ont été consacrés au nécessaire financement de la transition énergétique, aux attentes des collectivités locales et à la nouvelle organisation administrative territoriale comme aux contraintes budgétaires accrues, aux attentes des clients, entreprises et particuliers dans un contexte de crise économique. Tous ont convergé sur l’importance et l’accélération du rythme des évolutions technologiques comme l’impact majeur du numérique sur le comportement et les attentes des clients, le contenu des métiers et donc les compétences des salariés.

Une filière électrique d’excellence performante en France et à l’international

Le secteur, déjà confronté à de fortes transformations depuis l’ouverture des marchés, est à l’aube de ruptures encore plus importantes du fait de l’évolution des technologies et de sa « digitalisation ». Il est également au cœur des innovations technologiques qui permettront de réussir la transition énergétique, de sécuriser le système électrique national et européen comme de défendre le devenir de l’industrie en France et au niveau international.

C’est une filière électrique forte et porteuse d’une vision globale et de cohérence qui est aujourd’hui mobilisée, dans la diversité de ses entreprises et de ses métiers du secteur électrique (parc de production décarbonné et renouvelable, réseaux de transport et de distribution, commercialisation et services) et de l’ensemble de sa chaîne de valeur amont/aval (équipementiers, installateurs, génie civil…).

Les espaces de jeux sont désormais internationaux avec de grands champions de l’énergie mais également d’autres acteurs qui se positionnent. Les difficultés importantes rencontrées par certaines entreprises du secteur aujourd’hui nous rappellent que toutes les entreprises sont mortelles. Les rythmes sont de plus en plus rapides, les technologies élevées et l’environnement politique et réglementaire complexe avec des enjeux socio-économiques et environnementaux que ravive l’actualité de ces derniers jours.

Plus forts ensemble pour mieux préparer demain

C’est aujourd’hui que les entreprises et partenaires sociaux, doivent se donner les moyens d’être agiles pour préparer et sécuriser l’avenir, développer la performance de la filière, un emploi qualifié et durable pour le plus grand nombre.